Les laissé.e.s-pour-compte du bonheur. Mesures de coercition à des fins d’assistance, à Berne et en Suisse

Placements extrafamiliaux et en institution, mises sous tutelle, privation de droits civils : jusque dans les années 1970, plusieurs centaines de milliers d’enfants, d’adolescent.e.s et d’adultes ont subi des mesures de coercition à des fins d’assistance et de placemens extrafamiliaux en Suisse, quelque 50'000 dans le seul canton de Berne. Ces personnes étaient issues de constellations sociales et économiques difficiles. Et lorsqu’une famille ne fonctionnait pas selon les normes de la petite bourgeoisie, les autorités réagissaient par des mesures répressives, n’hésitant pas à violer les droits de la personnalité.

Depuis quelques années, les personnes concernées par ces mesures élèvent leur voix pour dire ce qu’elles ont subi, pour demander réparation et pour exiger une atténuation des effets à long terme. Aujourd’hui, l’injustice subie est reconnue officiellement ; en 2011, le gouvernement de Canton de Berne a présenté des excuses aux victimes de ces mesures.